En innovation comme en microencapsulation, il faut avoir confiance en l’inconnu
Publié le 02 mai 2017 - InnovationHervé HUILIER, CEO de CREATHES … ce que j’en dit […]
L’avenir de la microencapsulation passe par une nouvelle vision de l’innovation ?
“L’innovation « à la papa » : une manière de concevoir l’innovation qui est obsolète et pourtant persiste dans l’imaginaire des organisations et des cadres qui les dirigent. C’est une forme d’innovation qu’il s’agit de dépasser très vite, selon moi, pour accéder enfin à une véritable économie de l’innovation.”
Source : Miguel Aubouy, https://colsnoirs.com/
C’est ce que je pourrais dire à nos clients lorsqu’ils viennent nous voir avec un projet d’innovation microencapsulation bien ficelé. Un projet avec des attendus bien précis, je leur réponds alors : je ne sais pas comment je vais m’y prendre, j’ai compris votre problématique, mais je n’ai pas de solution en magasin.
Dans cette situation, il y a deux types de réactions :
Ceux qui ont envie de savoir. Eux, vont soit stopper nos échanges en estimant que nous ne sommes pas à la hauteur de la situation, soit vont rajouter des précisions à leur cahier des charges, et nous rajouter des contraintes que nous ne pourrons effectivement pas surmonter in fine. Nous conduirons une partie du projet à terme, mais seulement une partie…
Et puis il y a ceux qui ont envie d’apprendre, de découvrir quels seront nos questionnements pour faire avancer leur réflexion sur leur propre projet, d’apprendre d’eux-même et par nous-même. Là, naît un projet que l’on peut qualifier d’innovation.
Un projet qui :
- laisse place au temps pour simuler, reculer, faire des essais réversibles. Mais aussi re-questionner le problème à résoudre, découvrir que le levier à franchir n’est pas forcément celui initialement identifié
- permet aux différents paramètres de pondérer leur influence par eux-mêmes.
- se permet d’être conduit dans la complexité, et non dans la complication.
Fini l’innovation à la Papa, qui revient à prendre le projet comme s’il n’était que compliqué. C’est-à-dire revenir à prendre en compte tous les paramètres mis en jeu. C’est comme s’il suffisait de résoudre une équation, ou générer un algorithme. Ainsi, la réponse attendue est prévisible et atteignable à coup sûr. Mais à quel coût ? Et c’est là que les freins interviennent ! Délais trop longs, budget insurmontable, ressources humaines importantes. Et finalement un budget de réalisation amoindri. Un programme qui passe étape par étape les jalons initialement prévus, sans en dévier. Alors même que l’environnement du projet lui a dévié : le marché, les ressources, la direction du projet, les orientations stratégiques etc…
La microencapsulation, idéale pour une approche complexe !
L’approche complexe d’un projet d’innovation revient quant à elle, à identifier parmi les paramètres visibles, ceux qui sont influents. Ceux également sur lesquels nous avons une influence, et parmi les paramètres influents, ceux qui sont des éléments de contexte. Et c’est justement cette vision « imprécise » de la situation et la prise en compte de l’évolution du contexte comme paramètre influent qui permet la naissance de la solution. Car cette posture, et il s’agit bien d’une posture, permet de se focaliser sur la question et non sur la réponse.
Il n’y a de bonnes réponses qu’à de bonnes questions posées.
Encore faut-il se permettre de poser les questions, se permettre de ne pas pouvoir y répondre tout de suite. S’autoriser à ne rien faire plutôt que de faire quelque chose qui fermera une porte. En innovation, il est préférable d’ouvrir des portes au fur et à mesure que le projet avance plutôt que de fermer les portes une à une pour se centrer sur LA solution visée.
“ L’innovation relève donc d’une posture d’apprentissage et non de l’exercice de son savoir. L’expérience, le background, sont les pires ennemis de l’innovation !”
Alors, partenaires, clients, fournisseurs, soyez rassurés ! Lorsqu’on ne sait pas, que c’est inconnu pour nous, c’est en réalité une situation rêvée pour nous .